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22/03/2013

Zucchero

 

 

Ce matin j'ai démarré sur les chapeaux de roues. Me suis vétue de noir des pieds à la tête et ai enfilé une jupe longue, un pull souple et moelleux et des bas noirs. Je me sentais femme, femme, female. J'ai alors pris ma voiture et j'ai fait mon trajet quotidien en énergisante compagnie. Zucchero! Oh fatche! J'avais déjà des ailes qui m'étaient poussées dans la nuit mais là, j'ai décollé et suis arrivée à la boutique l'âme élargie comme un grand aigle noir qui déploie ses ailes et y pose son petit pour le soutenir sur son pennage. Il faisait un froid de canard mais j'étais chaude comme un gratin de courgettes sortant du four. Rien n'a entamé l'humeur de ma journée. Pas même la rareté de la clientèle ou sa morosité. Pas non plus les coups de fil répétés de tous mes créanciers ou celui salé à souhait de mon banquier préféré. C'est bon de se sentir ainsi pousser des ailes. C'est un attribut étonnant et renversant. On a le sentiment que tout va être possible, on prend de la hauteur, on jubile. Zucchero ne m'a pas quittée et quand à mon retour quelques huit heures après je l'ai retrouvé, l'humeur intacte mais pourtant fatiguée, j'ai à nouveau entonné à tue-tête avec lui son refrain. Parfois, la vie peut être si énervée...

 

 

17/03/2013

Ce matin,

je me sens l'âme tendre, féline et féminine.

 

15/03/2013

cantate

 

 

 

10/03/2013

Drôle de Dimanche

Réveil normal, tôt, amical. Rien ne semblait pouvoir ombrer cette journée froide et humide dehors mais chaude et chaleureuse dedans. Poulet-purée habituel. Discussion et échange en famille aussi. On décide de voir un film. " La taupe", le film de Thomas Alfredson. Le matin entre le thé et le déjeuner j'avais été remuée par un documentaire sur Yves Saint Laurent et Pierre Bergé que Pat m'avait enregistré, me suis pas méfiée! Quand la Taupe est arrivée, j'ai fait un malaise, submergée. Saleté d'inconscient. Bon, pas de panique, je connais la chose, quand elle veut s'exprimer elle n'a pas d'heure. Me suis couchée. Me suis réveillée trois heures après, la langue pâteuse et surtout les idées grisées. Et plein d'options dans la tête! Un dialogue intérieur, une sorte de mal être, toujours ces vieux démons qui hantent mon esprit et puis aussi ces questions lancinantes: c'est quoi tout ce tremblement, qu'est-ce que je fous, à quoi je sers, suis-je vraiment aimable, aimée? C'est idiot. Je le suis. Mais j'en doute. Parce que je doute de ce que je suis. Je sais, ça commence à bien faire, ça fait quatre années que je dis ça ici, que je cherche, que je creuse, que j'escamote. Mais bon, c'est comme ça. Je tiens le bon bout mais un élastique m'empêche de vraiment couper le cordon. J'ai mis au monde trois beaux gars, magnifiques et denses. Je vis avec et tout contre un homme fabuleux. J'ai des amis formidables, des amours, je me réalise peu à peu, une sorte de course à l'échalotte! Je veux vivre ma vie, la vie telle qu'elle m'est donnée à fond, jusqu'au bout. J'ai besoin d'oeuvrer. De dire. D'écrire. Je ne suis pas poète mais j'y suis sensible...

"Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, - et le suprême Savant ! - Car il arrive à l'inconnu ! - Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu ; et quand, affolé, il finirait par perdre l'intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu'il crêve dans son bondissement par les choses inouïes et innommables : viendront d'autres horribles travailleurs; ils commenceront par les horizons où l'autre s'est affaissé!"

- Lettre du voyant - Arthur Rimbaud -

 

07/03/2013

Little Girl Blue

 

Je viens de lire le texte d'Anne et je suis toute retournée. Maman! J'écoute Nina Simone, je lis sur elle, et je tombe sur sa toute première chanson. My god! Je n'arrive plus à en vouloir à ma mère, tant mieux, mais je lui en ai voulu profond, intense, haineux. C'est ma maman et c'est tout le problème. Quand on peut penser qu'elle n'a pas compris, pas voulu, pas initié ces choses terribles, c'est plus facile mais quand on l'a toujours en ligne de mire, qu'elle n'a rien fait pour nous faire éviter le pire voire pire encore qu'elle l'a provoqué, c'est un petit peu plus compliqué. Je le regrette, pour elle, pour moi et pour notre relation qui n'arrive pas à s'ancrer dans nos réalités et nos cartes du monde si éloignées.

 

28/02/2013

fééries intérieures

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- Toile Tony Toste -

 

23/02/2013

Asha

 

05/02/2013

Song of sand

 

02/02/2013

Oui, la vie est courte.

Parfois je déplore de ne pas me mettre plus en colère consciemment et laisser sortir cette rage qui m'habite et m'enfièvre de mon plein gré, au bon endroit, pour les bonnes raisons. Quand elles me tombent dessus, je les vis, je les crie, les éructe et ausssitôt après je le regrette, elles me font perdre la tête. Je n'aime pas cette idée d'être agie mais je l'accepte. La violence de l'angoisse qui m'assaille est telle que j'en perds toute objectivité et toute gentillesse. Je deviens le temps d'une crise passagère imbuvable, de mauvaise foi et cruelle. C'est idiot. Je n'aime pas l'injustice et je m'en veux alors que quelqu'un que j'aime trinque parce que je n'arrive pas à savoir d'où me vient ce mal-être et qu'il faut que j'en sorte coûte que coûte, que je sorte de moi ce poison violent qui m'empêche de profiter de l'instant. J'en ai gâché des moments avec ce système débile dans ma déjà longue vie, j'ai pas l'envie de continuer de même mais je n'ai pas encore trouver la solution, la parade, l'équation la meilleure pour éviter ces situations imbéciles et déchirantes. Le post de Christian vient en écho direct avec cette impuissance que je vis mal. La vie est courte. Attention, la vie est courte. Ca ne vaut pas la peine de la gâcher avec des scènes stériles et des propos malheureux et surtout infondés. Quand on est plus jeune, on se dit que ça va passer, qu'on va devenir grand et sage et mesuré et puis on se rend compte que ça n'est pas si simple que ça, qu'un ensemble de faisceau malheureux dans un quotidien chargé peut encore malgré notre expérience nous atteindre et nous faire sortir de nos gonds, bêtement, pour rien, enfin si, juste pour faire baisser la pression. Quelle engeance! Alors, c'est pas tant que je vise la perfection, non, mais je voudrais m'en prendre qu'à moi-même plutôt que rejeter tous les maux de la terre aux gens qui m'entourent et tentent de faire mon bonheur. J'ai bien l'humour en parade, l'auto-dérision, mais la vague de reproches parfois dévaste tout sur son passage et je ne suis plus capable de garder mon sang froid et de faire la part des choses. Ces moments où tout est de la faute de l'autre... La vie est courte en effet, et elle le devient de plus en plus au fur et à mesure qu'on avance, qu'on se chope des rides et des cheveux blancs. Bon, on devient plus philosophe, plus tolérant, mais cette soif d'absolu qui nous habite, cette exigence, cette barre mise très haut, cette volonté de vivre tout intensément, ce travail sans filet qui nous rend vulnérable et peu prudent, eux ne nous quittent jamais. On aménage, on se connaît mieux et plus vite on se rend compte mais pourquoi faut-il toujours encore faire les mêmes erreurs, à croire qu'on n'apprend pas de celles qu'on a déjà répétées ou alors doucement, peut-être? J'ai toujours pensé que la vie était courte. J'ai même cru pendant longtemps qu'elle serait encore plus courte que celle que je vis maintenant, j'ai toujours voulu qu'elle soit courte certes mais intense, courte mais passionnée, courte mais étonnante. J'ai toujours privilégié le trop au pas assez, couru plusieurs lièvres à la fois, gouté à des milliers de sources et aimé plus que de raison. Encore maintenant. Mais je voudrais à l'approche de ma cinquantaine, mettre autant d'ardeur à vivre intensément qu'à vivre justement et cesser de pourrir des soirées en vains propos navrants.

 

29/01/2013

apesanteur

La journée n'allait pas être facile, je le savais déjà depuis quelques semaines. Mais je savais aussi que quoiqu'il advienne elle devrait se passer et je m'étais en quelque sorte préparée. Madame Cheval, je l'ai rebaptisée, est venue ce matin comme prévue à neuf heures. Trempée par la pluie diluvienne qui tombait depuis l'aube, elle s'est présentée ruisselante devant moi pour prendre un premier contact comme elle me le dira le sourire aux lèvres. L'entretien s'est passé on ne peut mieux, courtoisie, questions d'usage, explications succintes. J'étais de toute façon dans un état second. Depuis deux jours je couve une sorte de grippe, et hier toute ma nuit fut agitée. La fièvre commençait à me gagner. Ce matin j'étais chaude comme un brazero. Les joues en feu et le front en braise, ma comptabilité me paraissait une espèce de grosse chose molle un peu lointaine, floue, arachnéenne. Après deux heures d'entretien intenses, madame Cheval est repartie son lourd dossier bleu sous le bras, et je suis retournée pas très vaillante derrière mon comptoir de verre. J'esperais tenir au moins la journée et m'écrouler comme une masse en début de soirée, mais mon corps en a décidé autrement. Le passage éclair de Sylvaine a mis chaos mes dernières cartouches et cessant de lutter je suis rentrée me mettre au chaud chez moi, c'est là que j'ai relu Camus et c'est avec lui que je me suis endormie pendant deux bonnes heures, assomée.

Sylvaine a vu sa vie chamboulée quand il y a plus de deux ans maintenant son fils aîné fut broyé dans un accident de la route. Il venait tout juste d'avoir vingt ans. Elle n'était pas revenue s'occuper d'elle depuis le coma de son Marc. Deux longues années de coma, deux longues années pendant lesquelles elle n'a jamais perdu pied. Elle disait: " tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir." Elle le pense toujours. Le meilleur ami de Marc n'avait pas eu cette chance. Le cinq tonnes qui a anéanti leurs vies lui avait fauché la sienne pour de bon. Et ce matin, elle était là, face à moi. Toujours aussi belle et aussi délicate, toujours la voix brisée. " Il est revenu à la vie, vous savez, pas encore tout à fait, pas encore en entier. Hémiplégique du côté droit, il se remet à parler, très doucement. On vient de lui faire une opération des plus délicates, c'est un chirugien russe qui s'en est occupé en Espagne. On va tout tenter. On ne peut pas laisser tomber. On ne peut pas abandonner son enfant, n'est-ce-pas?". Bien sûr qu'on ne peut pas. Elle a continué à se dire pendant une bonne heure, elle avait trop besoin de parler, de pleurer, de sortir d'elle tous ses doutes et ses découragements et ses espoirs aussi. Elle était venue chercher auprés de moi de l'énergie et je la lui ai offerte du mieux que je pouvais. Certains destins vous secouent les tripes et sont de véritables électro-chocs. On se sent d'un seul coup épargnés malgré nos petites misères. Le malheur de l'autre colore de lumière le sombre de nos états d'être. Même si à chacun sa souffrance, certaines souffrances sont beaucoup plus étreignantes que d'autres.

En me réveillant tout à l'heure d'une sieste régénérante, j'ai repensé à ces mots de Camus:" l'artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher." J'ai plus que repensé à ces mots, je les ai ressenti et j'ai pris conscience que si parfois j'ai ce sentiment néfaste de ne servir à rien ou de pas en tout cas faire ce que je voudrais de ma vie, je me trompe. Chaque petit geste de la vie compte. Chaque temps consacré à l'autre nourrit ma fibre. Chaque fois que mon tempérament prend le dessus, mon art s'affine, se dessine, s'enrichit. Ma toute petite pierre à l'édifice. Madame Cheval me paraissait d'un seul coup bien lointaine. Mon âme, en apesanteur. Et mon coeur les voiles gorgées de vent. Me suis sentie en communion, gratifiée, apaisée, moins fiévreuse. En paix. En vie. Prête à repartir. A créer. A écrire. A commercer. A réagir. A inventer. A offrir. A ouvrir. A m'étonner.

 

26/01/2013

Yeah!

 

Quand j'aime, j'aime férocement.



03/01/2013

aspiration

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02/01/2013

Titi Robin

 

29/12/2012

Catherine Sauvage

 

 « Et tout à coup sa voix, comme un cadeau, chaque mot qui prend sens complet. Ces phrases qui vous font entrer dans un pays singulier, on n'est plus seul, on n'est plus avec les importuns. Il y en a pour une demi-heure. Ce qu'elle dit, tient, mais elle le chante ! C'est tout comme, c'est son choix. Ce choix d'intelligence et nous voici vraiment appelés dans un univers différent, où tout parle à l'âme même. Un pays, je vous dis, où tout, comme les mots, se détache avec cette perfection du dire et ce tact merveilleux de chanter (...). C'est que tout cela est langage de poètes, mais qui passe par une gorge de jour et d'ombre, le prisme de la voix se fait lumière et transparence. Avec qui voulez-vous parler ? Moi, je voulais parler de seize chansons choisies et d'une femme rencontrée avec ce nom déjà de souveraine, comme un beau masque de velours : Catherine Sauvage.  »

- Aragon -

 

25/12/2012

Au pays des songes

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- Photographie Linda Tuloup -



20/12/2012

Le temps des fêtes

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- Photo Xavier Zimbardo -

 

19/12/2012

Regarde

 

 

18/12/2012

d'humeur légère

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- Photo Jerry Schatzberg -

 

 

Allegri-Miserere

 

 

24/11/2012

Blue

Je ne suis pas une sainte, loin de là. A dire vrai je n'y tiens pas. J'ai toujours tenté dans ma vie d'être au plus près de ma vérité, pourtant il me faut constater que je n'y suis pas arrivée. Beaucoup se trompent sur moi, s'égare, s'imagine. Alors, je me dis que je prête le flanc aux pensées vagabondes. Oui, c'est vrai les ornières m'attirent et j'ai toujours préféré les fossés au goudron, néanmoins pas au point d'en perdre la route. Je ne sais pas comment vous me percevez ni comment vous vous faîtes de moi votre idée, j'ai là besoin de votre aide. Mon blog interfère de manière empoisonnante dans ma vie alors que pour moi il n'a été jusqu'ici qu'atmosphère. Je dois savoir à quel point il n'est pas ce que je suis. Désolée de vous mettre à contribution mais ce que je vis en ce moment dépasse tellement l'entendement! J'ai passé ma vie à tenter d'être ce que je suis, ai-je le droit d'être faillible et d'être vulnérable et forte aussi? Ici, j'ai appris à m'exprimer et à exister. Jamais je n'ai pensé que cela pourrait se retourner contre moi. La sincérité n'est pas de mise. C'est dommage. Dommage qu'il faille s'amender d'être alors qu'il a fallu tant de batailles et de déchirements pour n'être qu'acceptable. Me battre contre l'injustice, contre l'ignominie, contre la peur de l'autre, j'en suis. Mais tout aussi étonnant que cela paraisse, j'ai un mal fou à une fois de plus dans mon existence d'être à ce point niée, bafouée et montrée du doigt. Au point où, j'ai failli une fois de plus m'ôter de votre vue. Merde, est-ce si épouvantable d'être comme je suis?